Do you know ... him ?
Il fait beau. Les oiseaux chantent.
Malheureusement, dans mon cœur, ce n'est pas encore ça. Je passe encore mes journées à pleurer dans mon lit, à renifler à chaque instant et à rire nerveusement à une autre moment. C'est ce qu'on appelle être bipolaire. C'est ce qu'on appelle être
Ginger.
Aujourd'hui, je fais quelque chose que je n'ai pas fait depuis longtemps. Je sors. Dehors. Voir des gens. Bon, en même temps, c'est Saraya, ma meilleure amie, je crois, qui m'a obligé à sortir de ma caverne. Elle s'inquiète pour moi, Saraya. C'est gentil. Mais moi, je ne pense qu'à ma pauvre petite vie sans importance, et je n'ai jamais compris pourquoi nous étions amies, ni pourquoi elle tenait tant à moi. Je l'aime bien, oui ... mais ce qui m'énerve, chez elle, c'est qu'elle veut s'incruster dans ma vie "sentimentale". Me trouver un mec. Un nouveau mec, comme si c'était possible, tiens ! Moi, je suis fidèle. Et je serais toujours fidèle. Marc était mon âme soeur, et si j'allais voir ailleurs, ça prouve que je ne l'aimais pas. Je ne me remarierais jamais. Pas pour le moins du monde.
Les mains dans mon jean trop grand pour moi, j'avance au milieu des gens. Du monde. De la foule. J'ai une chemise bien trop large pour moi - une chemise à laquelle je tiens énormément ... mes ongles sont écorchés et tellement courts qu'ils me font mal. Mes cheveux blond platines sont ternes. Mes yeux d'un bleu cristal ne montrent aucune de mes émotions. Mon maquillage a coulé et j'ai l'air d'un panda. Mais je m'en fiche. Je m'en fiche, de la vie.
Par contre, ce que j'aime, là tout de suite, c'est cette magnifique exposition sur les arts contemporains. Je suis une grande artiste, une peintre incomprise et une grande artiste en herbe. Cette pensée m'arrache un sourire. J'ai peins juste avant de venir, mes vêtements sont encore maculés de rouge et ma figure doit être écarlate. Vive les pigments colorés.
J'aperçois Saraya qui me fait un geste de la main ; je lui réponds d'un petit signe de la tête. Je n'aime pas que l'on me regarde. Je ne suis pas le contre du monde. Tout ne tourne pas autour de moi. Je ne suis pas toute seule ... enfin presque.
Ce que je ne comprends, c'est la présence d'un homme à ces côtés. Je ne le connais pas, et je n'aime pas ça. Je suis tellement méfiante avec les hommes ... je m'approche d'eux dans un petit trot, et me poste en face de l'inconnu. Il me dépasse de plus de deux têtes. Et oui, je suis toute petite. Malgré ce désavantage, je lève la tête vers lui, mes yeux bleus lançant des éclairs, et je n'y vais pas par quatre chemins. Je ne demande même pas à Saraya si elle va bien. Non.
" T'es qui, toi, encore ? "Emi Burton